Le CNITV et la Faune Sauvage

La faune sauvage

Parmi les missions du CNITV figure la surveillance toxicologique de la faune sauvage.

Ainsi depuis 2003, il est en charge d’autopsies, de la réalisation de prélèvements d’intérêt en toxicologie puis du suivi des analyses toxicologiques référées dans des laboratoires compétents.

Le CNITV a ainsi participé et continue à intervenir dans de multiples programmes de conservation de la faune sauvage :

  • LIFE N° LIFE05NAT/F/000134 « Renforcement et conservation du Faucon crécerellette Falco naumanni dans l'Aude (France) et l'Estrémadure (Espagne) »(2005-2009).
  • LIFE N° LIFE03NAT/F/000103 « Restauration du vautour percnoptère dans le sud-est de la France » (2003-2008).
  • LIFE N°LIFE14 NAT/FR/000050 - LIFE Gyp'Connect - « Restoration of connections between the Alpine and Pyrenean populations of bearded vulture (Gypaetus barbatus) »(2015-2022).
  • LIFE N°LIFE21 NAT/FR/000050 - LIFE Gyp'Act - « Restoration of connections between the Alpine and Pyrenean populations of bearded vulture (Gypaetus barbatus) »(2028-2028).
  • Intervention dans différents plans nationaux (Vautour Moine, Milan Royal, Percnoptère, Aigle de Bonelli...)
  • Partenaire du « PlanVigilance Poison ».

 

Lorsqu’un animal sauvage est retrouvé mort et lorsque l’un des réseaux de surveillance est activé, le CNITV peut être sollicité par ce dernier pour assurer une prise en charge post mortem, à savoir :

  • Prise de rendez-vous avec le découvreur ou l’organisme concerné pour organiser la récupération du corps de l’animal.
  • Réalisation de l’autopsie et réalisation de prélèvements d’intérêt.
  • Envoi des échantillons aux laboratoires compétents.
  • Réalisation des conclusions d’autopsie.
  • Aide à l’interprétation des résultats d’analyses.


Les espèces reçues pour autopsie sont principalement des oiseaux et plus particulièrement des rapaces faisant l’objet de programmes de conservation. Mais selon les circonstances et la demande, d’autres espèces sauvages peuvent être prises en charge.

Nous sommes confrontés à différents types d’intoxications :

  • L’intoxication volontaire : La confection d’appâts empoisonnés à destination d’espèces sauvages (ou domestiques), bien qu’illégale, est une pratique qui demeure et qui s’avère bien souvent mortelle pour les espèces qui en consomment (qu’elles en soient la cible directe ou non). Malgré l’interdiction de nombreuses substances très toxiques en France, ces pratiques sont rendues possibles notamment par l’approvisionnement en substances illicites via des pays limitrophes ou encore par la disponibilité de certains produits sur des sites internet étrangers.
  • L’intoxication secondaire à une contamination environnementale. Dans le but d’éradiquer certains nuisibles des cultures agricoles, des pesticides peuvent être répandus en plein champ. Ainsi des espèces sauvages peuvent être exposées à des produits toxiques. Des contaminations industrielles du sol ou de l’eau, des viscères de gibiers chassés, plombés et laissés en nature ou encore des terrains naturellement chargés en métaux lourds sont encore des exemples d’intoxication«non intentionnelle». 

Vautour Gypaète Barbu

Vautour Percnoptère

Vautour Moine

Vautour Fauve

Selon les toxiques, les effets peuvent être rapides après une seule ingestion, ils sont dits aigus. D’autres substances ingérées en petite quantité et/ou à de faibles concentrations mais régulièrement peuvent également intoxiquer l’animal, altérant progressivement sa santé ou s’accumulant jusqu’à atteindre un seuil toxique, on parle alors d’intoxication chronique. 

Actuellement, les principaux cas mortels d’intoxication de rapaces en France collectés par le CNITV concernent :

  • Des pesticides interdits en France de type inhibiteurs de cholinestérases (ex : carbofuran)
  • Des produits euthanasiants
  • Le plomb

Certains médicaments vétérinaires, tels que des anti-inflammatoires administrés à des petits ruminants (ex : moutons), peuvent être responsables de la mort de vautours. En effet, il faut savoir que lors de la mortalité de ces animaux d’élevage, les vautours peuvent intervenir comme équarisseurs naturels. La sensibilité aux médicaments peut être très différente selon les espèces : ainsi une dose thérapeutique d’anti-inflammatoire pour d’animaux de rente peut s’avérer être une dose mortelle pour les vautours lorsqu’ils consomment ces substances résiduelles dans la viande contaminée. Certains pays comme l’Inde voient ainsi disparaitre un grand nombre de leurs nécrophages. A l’heure du déclin de la biodiversité, la lutte contre la menace toxique pesant sur la faune sauvage est indispensable. Le CNITV s’inscrit comme un des maillons de cette chaîne de surveillance toxicologique. Si vous êtes un professionnel du domaine souhaitant une prise en charge par le CNITV, vous pouvez nous contacter par mail à toxfaunesauvage@cnitv.fr ou par téléphone (04.78.87.10.40.) et demander un des vétérinaires chargés de cette mission « Faune sauvage –toxicologie »: les docteurs Roque ou Gardoni.

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